Anne Hidalgo veut fermer le périphérique et les voies sur berge, et annonce le plan Antipompidolien

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Le nouveau projet déplacements de la Ville de Paris vient de naître à l’issue d’une réunion marathon ce vendredi avec les associations d’usagers de la voirie.

Quarante-deux ans jour pour jour après la mort de Georges Pompidou, le père politico-spirituel de la voiture en ville (avec en particulier le périphérique et la voie éponyme), la Maire de Paris provoque la surprise en annonçant la fermeture au trafic motorisé du périphérique et des voies sur berge, sans qu’aucune date de réouverture ne soit évoquée.

L’opération, officiellement baptisée plan Antipompidolien mais officieusement À mort les autoroutes urbaines, est lancée de façon assez lapidaire par Anne Hidalgo : « le moteur est une idée du 19^e siècle qui a pourri le 20^e à toute vitesse, il est temps de vivre un 21^e siècle ralenti, avec un air pur et un climat stabilisé. » Georges Pompidou, lui, en son temps, avait déclaré : « on ne peut se figer dans le passé, Paris n’est pas une ville morte, ce n’est pas un musée à entretenir. » Il y a fort à parier qu’il ne se retourne donc pas dans sa tombe : le musée à ciel ouvert de la voiture est bien en voie de disparaître dans le passé. Vélorution, qui participait à la réunion et a été instrumental dans son succès ne peut que s’en réjouir.

Quelques réactions, certaines attendues mais d’autres moins, ont immédiatement circulé sur les réseaux sociaux :

• 40 millions d’automobilistes a appelé en manière de protestation à des rassemblements de voitures sur le périphérique et la voie Georges Pompidou.
• la FFMC a annoncé renoncer à son projet de changer de nom et diffère l’annonce "Fédération française des motards contents" envisagée suite aux succès récents du lobby moto à Paris, en passe de devenir capitale mondiale du 2RM.
• Manuel Valls, déjà empêtré dans un projet d’aéroport et de stade de rugby géant, n’a pas souhaité se prononcer, ni dans un sens, ni dans l’autre.
• Les écologistes récemment devenus ministres ont dénoncé la sinistre farce du PS qui lance des projets irresponsables pour leur couper l’herbe sous le pied.
• Nicolas Sarkozy a tempêté contre le lobby des bobos mangeurs de foin qui ont (nous citons) « l’obsession de détruire notre puissance automobile au profit de l’antipollution ».
• Les fans de SF du club de Normale Sup ont immédiatement relevé qu’évidemment, 42, la réponse à la grande question sur la vie l’univers et le reste, devait aussi être la réponse à la crise provoquée par le tout-auto-moto.
• Le mouvement du 31 mars contre la loi travail a annoncé vouloir changer de lieu d’occupation, il semble qu’à cette heure le nouveau mouvement Occupy Georges soit irréversible, comme un Paris-Plage permanent avant l’heure, avec pour slogan : « sous pompidou, du sable si bon et si doux ».
• La région Île-de-France emboîte le pas et réfléchit à une petite couronne en zone 30.

La Vélorution, elle, lance dès le samedi 2 avril une cyclomobilisation pour que la zone d’interdiction s’étende à tout Paris. Elle annonce vouloir commencer, très raisonnablement, par faire naître à coups de peinture une zone 30 qui couvrira toute la capitale.